Trois directeur.trices rwandais.es dans des écoles suisses

Pendant le mois de novembre, trois directeur.trices rwandais.es ont accompagné trois directeurs suisses dans leur travail dans des établissements scolaires vaudois. Cet échange Sud-Nord a été pour Odette, Félix et Samuel, ainsi que pour les trois directeurs suisses, une occasion unique d’échange et d’apprentissage mutuel.

Le mois passé en Suisse a été pour les trois directeur.trices rwandais.es une période d’immersion totale dans la réalité des écoles suisses, ce qui leur a permis de se confronter et de découvrir de nouvelles réalités et façons de travailler.

Lors de leur séjour Félix, Odette et Samuel ont été accueilli.es par différentes familles de la région, ce qui a permis d’étendre l’expérience d’échange et de partage au-delà des horaires scolaires. Ils nous ont confié que ce mois avec les familles vaudoises a été une très belle expérience: ils se sont senti.es comme chez eux, en famille.

Le 19 novembre les trois directeur.trices rwandais.es ont également participé au Synode missionnaire de DM, ce qui a été l’occasion d’échanger et partager avec les délégué.es et le secrétariat.

Voici un retour des discussions.

Un premier mot sur votre visite dans les écoles en Suisse ?

Samuel : « J’ai été impressionné de voir des bâtiments tout neufs, un nombre d’enseignants à même de s’occuper des élèves. Toutes les conditions sont réunies pour pouvoir donner l’enseignement aux élèves et pour pouvoir bien étudier. Les élèves sont bien encadrés. Il y a par exemple une infirmerie dans l’école ! Ça a été une découverte. »

Odette : « Il y a des différences entre les élèves en Suisse et au Rwanda. En Suisse, les élèves ont beaucoup d’autonomie. Au Rwanda, on a des classes de 60 à 80 élèves. Les enseignants sont très stricts pour garder un cadre pour des classes aussi nombreuses. »

Félix : « J’ai été surpris par l’autonomie des élèves en Suisse: les enseignants donnent une instruction et les élèves s’organisent pour faire ce qui est demandé. »

Samuel : « Au Rwanda, il faut faire beaucoup d’efforts pour que les élèves soient au calme. En Suisse, l’enfant se tient calme en classe. Au Rwanda, l’éducation est obligatoire et il y a des mesures. En Suisse, il y a une éducation de base à la maison où l’enfant est préparé et sait ce qui est attendu de lui en classe, comment se comporter. Pas au Rwanda. »

Qu’est-ce qui fonctionne au Rwanda et qui pourrait aider en Suisse ?

Odette : « Par rapport au surpeuplement des classes, où au Rwanda on compte entre 60 et 80 élèves, les enseignants rwandais peuvent montrer aux enseignants suisses comment gérer leur classe de 24 élèves. »

En Suisse, il y a des structures d’aide pour encadrer les élèves qui ne vont pas bien. Qu’en avez-vous pensé ?

Samuel : « Au Rwanda, les élèves qui ont des problèmes, qui ne vont pas bien, sont perdus, décrochent, quittent l’école et se retrouvent souvent dans la rue. »

Odette : « Au Rwanda, il n’y a pas d’organisations comme en Suisse pour venir en aide aux élèves qui ont des problèmes. On essaie de les aider avec les enseignants et les autorités locales, on essaie de gérer ça ensemble. Si l’enfant ne change pas de comportement, il va dans une autre école. »

Félix : « Il y a toujours un médiateur, un chef de village, qui a comme tradition, comme rôle, d’intervenir si quelqu’un perturbe la communauté. Au niveau des autorités locales, il y a un responsable de secteur. Il y a plusieurs acteurs à plusieurs niveaux qui se mettent ensemble. Les élèves peuvent aussi parler à l’aumônier, au responsable de paroisse. »