Simon Laufer : dernières impressions avant le départ

Dans quelques jours Simon Laufer va partir à Cuba pour un échange interculturel de 6 mois. De passage à DM pour une dernière journée de préparation, Simon nous parle des ses motivations et attentes.

Pourquoi as-tu décidé de faire cet échange ?

J’ai 25 ans. Entre l’école obligatoire, le collège et l’université j’ai presque passé les 20 dernières années à l’école. J’avais donc envie de pouvoir voyager mais de le faire de manière authentique et non pas seulement visiter des lieux touristiques. J’étais à la recherche d’une expérience qui me permettrait de connaître d’autres cultures et d’expérimenter d’autres manières de vivre. C’est ainsi que j’ai contacté DM. Au début je n’avais pas en tête une destination spécifique, par la suite, c’est l’idée de Cuba qui s’est concrétisée.

Dans mon choix de partir il y a aussi un besoin de me sentir utile, d’accompagner et d’aider concrètement les personnes, ceci en faisant partie d’une communauté et donc d’avoir la possibilité d’échanger et travailler ensemble.

Enfin, dans cet échange il y a aussi un côté de recherche spirituelle. En effet, je viens d’une famille chrétienne et très engagée. La question de Dieu a donc été toujours présente dans ma vie, mais je n’ai jamais vraiment exploré ma foi et le fait de croire en Dieu ou pas. Je considère que la spiritualité joue un rôle important dans la vie et je veux répondre à la question sur ma foi et ma croyance en connaissance de cause, après avoir réfléchi et exploré la question. Ceci aussi en ayant la vision et les expériences d’autres personnes. En effet, j’espère que les personnes rencontrées pourront m’inspirer et peut-être aussi inspirer ma foi. DM a l’avantage d’offrir ce cadre spirituel.

Ton départ est prévu dans quelques jours, comment te sens-tu ?

Je me sens un peu stressé, notamment parce qu’il y a beaucoup d’inconnues. Entre autres, la barrière linguistique. En effet, je parle très peu l’espagnol. Il y a aussi la question de ne pas savoir exactement ce que je vais faire, ni comment. Je sais que je vais être dans une communauté, mais, par exemple, par rapport à mon expérience en Palestine, où j’étais dans un groupe de cinq et on était toujours les mêmes dans l’équipe, à Cuba la communauté d’accueil va être plus large.

Je me réjouis énormément de ce départ à Cuba et de pouvoir découvrir d’autres moyens de vivre, une culture que je ne connais pas du tout, avec un système politique, économique et social très différent du nôtre. Je me réjouis aussi d’avoir l’occasion d’écrire, que ce soit des lettres des nouvelles, des articles mais aussi pour moi-même.

Entre le début de ton processus de candidature et maintenant, plusieurs mois ont passé et tu as fait un séjour en Palestine. Comment tes attentes ont-elles changé par rapport à l’envoi à Cuba ?

Après la fin de mes études, j’ai décidé de prendre une année sabbatique avec le désir de répondre à plusieurs questions sur mon avenir professionnel, sur la spiritualité, mais aussi sur la souffrance. En même temps, j’avais le désir d’expérimenter la vie en communauté et pouvoir aider les autres.

Depuis, j’ai eu une expérience en Palestine où j’ai déjà pu en partie répondre à mes questions. J’ai passé 3 mois en Palestine, notamment avec des communautés dans le désert. Là, j’ai vu ce que sont la souffrance et son acceptation. J’ai beaucoup appris sur la souffrance, la leur et la nôtre, parce qu’il y en a aussi chez nous, même si on vit dans un État qui fonctionne et avec beaucoup de confort. En plus, j’ai aussi eu la possibilité d’aider réellement les autres, avec des missions quotidiennes qui ne se limitaient pas à fournir un service mais une aide concrète. Bien qu’enrichissante, cette expérience a été très chargée et fatigante. À Cuba, l’expérience va être moins centrée sur l’urgence mais plutôt sur le fait d’accompagner les gens, et va avoir aussi une démarche plus spirituelle.