Service civil à l’étranger (2/4) – Témoignage du terrain

Parti en octobre 2022, Jeremy Morris termine actuellement son service civil au Centre Kairos à Cuba, où il s’est notamment occupé de concevoir le projet de rénovation d’un des bâtiments en ruines du centre. Il nous parle de son expérience en tant qu’envoyé DM et civiliste à l’étranger.

Les premiers civilistes suisses étaient appelés « objecteurs de conscience ». Y a-t-il de ça dans ton choix d’être civiliste ?

Très certainement. Une des raisons pour lesquelles je n’ai pas voulu faire le service militaire c’est parce que je ne crois pas en l’armée. Au moment du recrutement, le service civil m’a paru plus riche en expériences. C’est effectivement le cas, car sans le service civil, je n’aurais jamais eu cette chance de venir à Cuba. Cette opportunité a assurément changé mes perspectives sur la vie.

Comment t’est venue l’idée de faire ton service civil avec DM à l’étranger ?

Après avoir effectué plusieurs affectations en Suisse, j’avais envie de partir, de pouvoir utiliser mes compétences d’architecte et de terminer ainsi mon service à l’étranger.

J’ai eu la chance de trouver DM avec qui, non seulement mon profil professionnel fonctionnait, mais aussi avec qui les valeurs étaient en concordance. En plus, j’avais toujours rêvé de partir dans un pays hispanophone et donc l’opportunité de faire mon affectation à Cuba est tombée parfaitement. Je n’aurais pas pu rêver mieux.

Ne venant pas d’un contexte religieux, je ne savais pas à quoi m’attendre. Mais ce contexte à DM rend les relations plus humaines. C’est quelque chose de spécial qu’on retrouve peu dans d’autres organisations.

Une nouveauté dans le service civil avec DM : quelques jours d’immersion avant le départ dans les locaux de DM avec toute l’équipe. Qu’est-ce que ça t’a apporté ?

Cette immersion m’as permis de mieux connaître l’équipe et de comprendre comment fonctionne l’organisation. C’est réconfortant de savoir qui nous suit et qui nous soutient.

Ça m’a permis aussi de comprendre les attentes de DM envers les envoyé.es sur le terrain. Ça m’a aussi ouvert les yeux sur le fait que mon échange n’est pas un projet personnel, mais qu’il s’inscrit dans une continuation et un vaste programme dont beaucoup de personnes font partie et qui comptent sur toi.

DM a été la première organisation à envoyer des civilistes à l’étranger, ce qui fait également que le suivi est très professionnel et rodé.

Cela fait plusieurs mois que tu es sur le terrain. Jusqu’à présent, qu’est-ce qui t’a le plus étonné ?

Une chose délicate et marquante est la situation économique, sociale et politique dans le pays. Il y a aussi un décalage entre les informations officielles et le quotidien de la population. Ce n’est pas facile de voir que les jeunes veulent partir de leur pays à cause de la situation de crise qu’il y a en ce moment.

Encouragerais-tu des futurs civilistes à s’engager avec DM à l’étranger ?

Certainement, c’est la meilleure chose qui peut arriver à un civiliste ! L’encadrement est excellent et les opportunités d’échanges interculturels sont précieuses.

Avant de partir, j’avais des doutes sur mon utilité et ma capacité d’immersion dans la vie cubaine, mais les conditions de ce type d’affectation font que cette expérience est une des plus réelles que qu’on puisse vivre.

J’ai aussi appris que l’échange de personnes est bien plus riche qu’un don matériel par exemple, car il y a toute une dynamique très positive qui se crée autour de cet échange.