La question du “retour de terrain” – Nancy Bonamy retour d’expérience (3/6)
Troisième volet de notre série sur le retour. Coach certifiée en transitions professionnelles et personnelles, résilience et bien-être, Nancy Bonamy accompagne depuis dix ans des humanitaires, expatrié.es et conjoint.es accompagnant.es dans leurs transitions de vie et carrière. Nancy a vécu sa première expatriation avec DM en 1994 à Madagascar, où elle a travaillé comme institutrice pendant trois ans.
Nancy Bonamy en 2024 à Yaoundé.

Nancy, présente-toi en quelques mots.
Multi-expatriée depuis 30 ans, j’ai vécu ma première expatriation avec DM à Madagascar. Actuellement, je vis au Cameroun d’où j’accompagne en ligne des expatrié.es et humanitaires en transition de vie et carrière.
Quel message aimerais-tu passer à ceux et celles qui vont vivre un retour ?
Dans la majorité des cas le retour se passe bien, bien qu’il se dise que l’expatriation la plus difficile est le retour ! Il est possible qu’il se révèle compliqué et c’est important de le savoir pour pouvoir le normaliser.
Quand et comment est-ce qu’on se prépare à rentrer ?
Le plus tôt le mieux ! Il est essentiel de préparer un retour, non seulement au niveau logistique et administratif, mais aussi au niveau psychologique et émotionnel. En effet, au même titre qu’un départ, il implique de grands changements intérieurs : transitions de vie, remaniement identitaire, choc culturel inversé, etc.
Dans les temps de partage que tu as animés, tu as à plusieurs reprises parlé du retour comme d’une « nouvelle expatriation », peux-tu nous en dire plus ?
C’est un message clé : le retour est facilité s’il est abordé avec la même curiosité et les mêmes envies de découvrir, comprendre, s’adapter et s’intégrer qu’en expatriation.
Quel est à ton avis le plus grand défi du retour ?
Selon mon expérience, ce sont nos relations avec celles et ceux qui sont resté.es. Une expatriation nous change (et ceux.celles qui restent changent aussi). Beaucoup d’impatrié.es vivent mal cette impression que leur entourage ne s’intéresse pas à ce qu’ils et elles ont vécu. Pouvoir lâcher prise sur ces attentes-là et aussi créer des liens avec des personnes qui ont vécu des expériences similaires est souvent précieux.
Quels sont les facteurs aidants pour bien vivre cette période de transitions ?
Ils sont personnels, mais je dirais :
- Avant le retour – mener une réflexion de fond sur qui l’on est devenu.e : nos valeurs, nos besoins, nos envies, nos priorités et nos attentes.
- Au retour – s’il s’avère compliqué, ne pas hésiter à solliciter du soutien.
Coopération par l’échange de personnes
Complémentaire au soutien financier ou technique apporté aux projets développés, l’action des envoyé.e.s joue un rôle clé dans l’engagement de DM auprès de ses partenaires. Plusieurs types de séjours et d’engagements sont possibles, pour des durées diverses.