Focus : la formation des envoyé.es DM (2/4)

Aujourd’hui, nous continuons notre focus sur la formation Isango mais cette fois avec le témoignage d’une formatrice présente lors de la session janvier 2024, Joanna Botelho. À noter que les formateur.trices de ce centre de référence sont toutes et tous doté.es d’une grande expérience de terrain et en formation d’adultes. La semaine prochaine, nous nous pencherons sur un autre moment-clé du cursus de formation suivi par les futur.es envoyé.es.

Cette formation intensive de cinq jours est un condensé riche des différentes dimensions que le.la coopérant.e va rencontrer lors de son engagement de court, moyen ou long terme. Je suis Joanna Botelho, éducatrice sociale et thérapeute, je m’étais moi-même préparée à partir il y a plus de dix ans (Pérou puis Mexique) et aujourd’hui de retour en Suisse, je partage mon expérience et les outils qui m’ont été utiles sur le terrain.

Nous offrons une expérience plus qu’un simple exposé théorique puisque la formation met en avant une approche participative qui favorise la pratique, la collaboration et l’émergence d’une intelligence collective au sein du groupe. Ceci dans le but que les futur.es coopérant.es expérimentent différents outils pratiques, se questionnent et réfléchissent ensemble sur leur posture, leur “construction” du monde et comprennent la finesse du rôle du.de la coopérant.e.

Dans mon expérience, ce qui garantit la réussite d’un tel projet, ce n’est pas seulement sa construction cohérente sur le papier, sinon l’humain qui l’incarne, en est garant, le fait vivre.

C’est pourquoi, je mets au cœur de mon intervention la connaissance de soi, ses besoins, limites, croyances, valeurs car c’est en reconnaissant en soi les schémas de fonctionnement et de croyance que l’on va pouvoir adopter, avec finesse, la posture de “facilitateur.trice” d’espace de collaboration saine, constructive et consciente, c’est-à-dire qui ne répètent pas les inégalités, ne renforcent pas les discriminations mais plutôt ouvrent sur une véritable “rencontre” où l’on reconnait l’Autre dans son intégralité et ainsi favorise le pouvoir d’agir.

Si bien, l’analyse du contexte, des acteur.trices et ces différentes lunettes à adopter sont transmises lors de la formation, leur utilité et leurs bienfaits seront nettement renforcer lorsqu’on travaille cette posture, cette présence à soi…

C’est en quelque sorte remettre notre humanité au centre de nos actions, trouver l’équilibre entre le faire et l’être, avoir confiance en soi pour avoir confiance en l’autre dans sa propre capacité à s’épanouir dans sa zone d’excellence.

Cette dernière volée de janvier 2024 fut pour moi une réaffirmation de la richesse et l’importance d’un espace de réflexion et d’auto-observation, de déconstruction pour “se préparer”. La bienveillance et l’engagement de ce groupe m’a particulièrement touchée, je suis convaincue que chacun.e saura trouver sa juste place et naviguer entre le “faire”, le “savoir” et l’ “être”. Je leur souhaite une belle aventure.

Note de DM: plusieurs termes sont utilisés pour désigner des personnes qui s’engagent dans la coopération par l’échange de personnes. Dans cet article, “coopérant.e” correspond donc à “envoyé.e”, terme utilisé à DM.