Échange Sud-Nord : enfance et spiritualité (2/2)

Du 4 mai au 10 juin, Adolphe Zannou-Tchoko et Armanda Ganye de l’Église protestante méthodiste du Bénin (EPMB) étaient en Suisse pour la première fois. Dans cet échange Sud-Nord, Adolphe et Armanda – collaborateur.trices au sein du département EDCE, sont venu.es échanger et partager leurs expériences avec les différents professionnel.les du milieu du culte d’enfants. Voici cette semaine, le témoignage d’Adolphe.

Que retiens-tu de votre séjour en Suisse, de vos visites, activités ? 

L’objectif du séjour était de voir comment renforcer les compétences des moniteur.trices. J’ai vu des différences dans les façons de faire ici et là-bas chez nous, d’un point de vue méthodologique et pédagogiques. Dans les activités auxquelles nous avons participé, il y a eu les Theopopettes, une méthode de mise en route, un spectacle de marionnettes qui incite les enfants au dialogue de ce qui est vrai et qui ne l’est pas. Elle nous a permis de voir leurs réactions par rapport à la vie spirituelle, leurs révélations qu’ils et elles font à leurs moniteur.trices ou les questions qui émergent (comme la mort, la vie, le paradis, etc.) et ceci sans faire une formation frontale. Godly Play ® est aussi une autre approche religieuse qui offre une vraie place à l’enfant dans l’église et prend au sérieux sa capacité de réflexion.

Du côté des visites d’Églises, la visite à Saint-Blaise m’a particulièrement marqué. J’ai notamment été émerveillé par la méditation de Fanny Ndondo (coordinatrice de l’enfance dans la paroisse de l’Entre–deux–Lacs), par son enseignement ; je l’ai trouvé émouvant et attrayant. Il y a aussi la visite à Monthey, où nous avons assisté à un culte de familles, qui était très vivant, avec la chorale qui faisait du gospel, tout était en place pour nous permettre d’entrer en contact avec notre Dieu. En résumé, le séjour a bien été mené, c’est une réussite par rapport à nos objectifs et attentes.

Selon ces mêmes expériences, as-tu ciblé des idées que vous aimeriez mettre en place au Bénin ?

Oui, beaucoup d’idées y compris le temps liturgique. C’est quelque chose que je connais bien en tant que pasteur, et la manière dont c’est mis en place ici a attiré mon attention. Ce temps est distingué par différentes couleurs liturgiques : vert, rouge, blanche, doré, violet. Introduire le temps liturgique dans notre formation afin que nos moniteur.trices connaissent ces différents moments et les enseignent aux enfants, me semble être une partie très importante.

As-tu été marqué par l’une de tes visites en Suisse ?

Le Palais fédéral a été une grande surprise. C’était très émouvant, on se croit dans un autre monde en Suisse, on sent la vie. Avec les vingt-six drapeaux pour chaque canton, ça envoie un symbole fort.

Plus largement, as-tu eu des émerveillements et/ou des chocs lors de cette première venue en Suisse ?

J’ai eu plusieurs émerveillements, entre autres l’accueil reçu de toutes les familles, des Églises et des paroisses qui m’ont accueilli. J’ai été marqué par les nombreuses fois où des personnes, des jeunes, nous ont aidé lorsque nous étions perdu.es, qui nous ont conduit.es jusqu’à l’endroit que l’on cherchait. Alors oui, certain.es s’arrêtent et d’autres non, mais c’est touchant et cet accueil fait réfléchir. Et ce qui m’a le plus impressionné c’est la gouvernance suisse. Elle est organisée sur trois niveaux politiques à savoir la confédération, les cantons et les communes qui se partagent le pouvoir. On note avec une grande satisfaction, une proximité entre les administrations et leurs administré.es. chez nous, on ne retrouve pas cette notion de gouvernance. J’étais aussi surpris de voir que chaque canton, chaque commune, et même des familles, ont leur propre drapeau .  Il y a aussi le 13^e salaire, les conditions pour les retraité.es, et ces conditions sociales qui montrent que l’on pense aux autres, aux citoyen.nes, à leur bien-être. Les transports en commun aussi c’était étonnant, formidable. Par exemple de pouvoir, avec un abonnement, entrer et sortir des transports à sa guise. Il y a beaucoup de gares ici, avec beaucoup de voies. Nous, nous avons les rails mais pas les trains. Les transports en commun facilitent la vie aux citoyen.nes, il y a moins de fatigue. Par contre, il y a des contraintes, l’horaire t’est imposé, et si tu rates le train ou le bus, il ne t’attend pas.

Un mot pour la fin ?

C’est un enrichissement de voir d’autres réalités. Ici, c’est comme si on était dans un autre monde, il n’y a pas de comparaisons, de points de repères ou du moins, ils ne sont pas les mêmes.